Le fossé bancaire en Afrique : L'essor de l'argent mobile et des services bancaires numériques
Le secteur bancaire en Afrique connaît une forte croissance, mais fait face à des défis importants en matière d'inclusion financière en raison des limitations d'infrastructures et des économies largement basées sur l'argent liquide. Pour combler ce fossé, des solutions innovantes telles que l'argent mobile et la banque numérique ont émergé.
Le secteur bancaire en Afrique connaît une croissance remarquable, révélant son potentiel à combler le fossé d'inclusion financière sur le continent. Bien que plus modeste en taille par rapport aux marchés plus établis, les banques africaines étendent rapidement leur portée et leurs services.
Le revenu net d'intérêts de l'industrie, une mesure clé de la rentabilité bancaire, a dépassé 229 milliards de dollars, témoignant de son importance croissante.
Le revenu net d’intérêts expliqué
Le revenu net d'intérêts est un indicateur crucial dans le secteur bancaire. Il représente la différence entre les intérêts perçus sur les prêts et les investissements et les intérêts versés sur les dépôts et les emprunts. C’est un indicateur fondamental de la rentabilité de base et de l'efficacité opérationnelle d'une banque.
Le secteur bancaire africain : une histoire de croissance et de potentiel
Le paysage bancaire africain évolue à un rythme impressionnant, poussé par l'innovation technologique et la croissance de la classe moyenne. Bien que le revenu net d'intérêts du continent, qui dépasse 0,229 trillion de dollars, peuvent sembler modestes comparés aux 1,19 trillion de dollars de l'Europe ou aux 0,75 trillion de dollars de l'Amérique du Nord, il est important de considérer le contexte du développement rapide de l'Afrique.
Malgré les progrès réalisés, le potentiel de croissance reste immense, car une grande partie de la population n'est toujours pas desservie par les services bancaires traditionnels.
Cet écart dans l'accès aux services bancaires est dû à plusieurs facteurs interdépendants, notamment les coûts élevés des infrastructures, la prédominance des paiements en liquide et une littératie financière insuffisante.
Les infrastructure bancaires physiques et les économies basées sur les paiements en espèces
Malgré les avancées technologiques et celles de la connectivité mobile, environ 50 % de la population adulte en Afrique subsaharienne reste non-bancarisée. Le décalage entre les infrastructures bancaires et la population est principalement dû aux coûts élevés de mise en place et d’entretien des infrastructures bancaires physiques, ce qui les rend économiquement non viables pour desservir les individus à faible revenu et les petites entreprises, notamment dans les zones éloignées ou mal desservies.
Ce défi est aggravé par l'accès limité aux services financiers, l'infrastructure numérique inadéquate, les coûts élevés des transactions et les barrières culturelles qui découragent l'utilisation des systèmes bancaires formels, laissant ainsi une partie importante de la population sans soutien financier efficace.
Dans les régions à faible densité de population comme les zones rurales, le coût d’installation des succursales et des guichets automatiques dépasse souvent les rendements potentiels. Selon un rapport de McKinsey & Company, le coût de service pour les clients à faibles revenus est plus élevé par rapport aux clients à revenus moyens et élevés en raison d’un volume de transactions plus faible.
De nombreuses économies africaines restent fortement dépendantes des transactions en espèces. Dans des pays comme le Nigeria et le Kenya, les transactions en espèces dominent, avec plus de 90 % des transactions au détail effectuées en espèces. Cette dépendance à l'égard des espèces limite non seulement l'adoption des services financiers formels, mais pose également des défis pour la gestion de l’argent et la stabilité financière.
En Afrique, la structure bancaire est limitée. Même là où les infrastructures bancaires existent, elles restent souvent inaccessibles à la majorité de la population. Une étude de la Banque mondiale a révélé que, dans les zones rurales, des individus ont peu accès aux institutions bancaires ou aux guichets automatiques. Cet écart géographique et d’infrastructures crée des obstacles à l'inclusion financière, car de nombreuses personnes n’ont pas accès aux services bancaires en raison de la distance et du manque de moyens de transport fiables.
Les infrastructures bancaires traditionnelles en Afrique reposent sur des succursales physiques et des modèles opérationnels coûteux. Établir et maintenir ces succursales, surtout dans les zones rurales et mal desservies, entraîne des coûts importants. Pour de nombreuses institutions financières, les dépenses liées à la gestion d'emplacements physiques dans des régions faiblement peuplées ne correspondent pas aux rendements potentiels de ces marchés.
En conséquence, les services bancaires sont souvent concentrés dans les zones urbaines, laissant les communautés rurales avec un accès limité ou inexistant aux services financiers formels.
L'argent liquide reste le principal moyen d'échange dans de nombreuses économies africaines, renforçant davantage l'exclusion financière. Plusieurs facteurs, dont le manque d'infrastructures bancaires fiables et une faible littératie financière, alimentent cette dépendance aux paiements par espèces. De nombreuses transactions se font de manière informelle, par le biais de clubs d'épargne ou de réseaux personnels, ce qui renforce un cycle d'exclusion du système financier formel.
Les interactions complexes entre ces facteurs ont entraîné l'exclusion d'une partie importante de la population africaine des services bancaires de base, qui sont essentiels pour la stabilité et la croissance économique. Le fossé au niveau des infrastructures financières souligne la nécessité croissante de solutions innovantes capables de combler ce déficit et d'offrir un accès plus large aux services financiers.
L’émergence de l’argent mobile et des banques numériques
L’argent mobile
L'exclusion financière vécue par de nombreux Africains a conduit à l'émergence de l'argent mobile et de la banque numérique comme moteurs essentiels pour accroître l'inclusion financière. Les plateformes de paiement mobile ont joué un rôle crucial en fournissant des services financiers aux populations mal desservies, en tirant parti de l'utilisation généralisée des téléphones mobiles pour contourner les infrastructures bancaires traditionnelles.
L'argent mobile a révolutionné les services financiers en Afrique en permettant aux individus d'effectuer des transactions via leurs téléphones mobiles. Un exemple récent est celui de M-PESA au Kenya, lancé par Safaricom en 2007, qui a transformé le paysage financier.
En 2021, M-PESA comptait 66,2 millions d'utilisateurs actifs et traitait des transactions d'une valeur de plus de 33 milliards de dollars par an. Malgré sa popularité, M-PESA présente plusieurs restrictions importantes. Ses frais de transaction élevés représentent un fardeau considérable pour de nombreux utilisateurs, notamment ceux qui viennent des régions à faible revenu. Les services financiers sont donc moins accessibles aux communautés qui en ont le plus besoin. De plus, la gamme de services qu’offre M-PESA est relativement restreinte. Comparé aux banques traditionnelles, M-PESA propose des options limitées en matière d'investissements et de transactions à l’internationale, ce qui limite les utilisateurs ayant besoin de plus que des services financiers de base.
Orange Money, introduit par le Groupe Orange en 2008, opère dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. Bien qu'Orange Money tente de rejoindre les zones rurales et éloignées, l'infrastructure existante dans ces régions est souvent inadéquate. Une mauvaise connectivité Internet et des réseaux mobiles peu fiables entravent considérablement l’efficacité d’Orange Money, rendant difficile l'accès aux services financiers de base pour les utilisateurs dans ces zones.
De plus, comme M-PESA, Orange Money comporte des coûts de service élevés, ce qui représente un défi pour les personnes à faible revenu, limitant encore son impact et sa portée. De plus, les coûts associés aux services bancaires numériques peuvent être prohibitifs pour les individus à faible revenu, créant une barrière à l'accès.
Les obstacles réglementaires et la nécéssité pour des mesures robustes en matière de cybersécurité compliquent davantage le paysage de la banque numérique, nécessitant des adaptations et des innovations continues.
Les défis liés à l’argent mobile
Malgré leurs succès, les plateformes de paiement mobile sont confrontées à plusieurs défis. Premièrement, bien qu’elles offrent des services essentiels comme les transferts d’argent et les paiements de factures, des services financiers complets qui sont en outre offerts par les banques traditionnelles, tels que les options d'investissents en actions ou en obligations, sont absents.
Cela limite pour leurs utilisateurs la possibilité d’accroître leur argent. Additionnellement, les services d’argent mobile souffrent de frais de transactions élevées qui ont un impact sur leurs utilisateurs, dont ceux à faible revenu, et une gamme de produits financiers limitée comparé aux marchés financiers plus développés.
La sécurité est une autre préoccupation majeure. Les services sont vulnérables aux fraudes et aux cyberattaques, ce qui peut réduire la confiance des utilisateurs et limiter leur adhésion. Cela rend également l'économie plus dépendante sur les paiements en espèces, comme les gens perdent confiance et ne veulent pas risquer leur argent.
Les questions réglementaires posent également des défis, car les opérateurs de services de paiement mobile doivent naviguer des réglementations complexes et souvent incompatibles d'un pays à l'autre.
Les banques numériques : élargir les horizons financiers
En parallèle avec l'essor de l'argent mobile, les banques numériques sont devenues une force puissante pour l'inclusion financière en Afrique. Les plateformes de finance numérique offrent une gamme de services qui dépassent les capacités de l'argent mobile, notamment les transactions bancaires en ligne, les prêts numériques et les opportunités d'investissement.
Les services bancaires numériques s'adressent souvent aux utilisateurs plus à l'aise avec la technologie, ce qui peut exclure ceux qui sont moins familiers avec celle-ci ou qui n'ont pas accès aux appareils nécessaires. La littératie financière reste un obstacle majeur, car de nombreuses personnes dans les régions en développement ne maîtrisent pas bien les outils financiers numériques ni ne comprennent leurs avantages, surtout considérant que la moitié des entreprises fintech africaines ont commencé à opérer au cours des six dernières années.
En peu de temps, cette industrie florissante a atteint les sous-bancarisés, leur donnant l'opportunité de participer à l'économie numérique.
Des entreprises fintech comme Flutterwave, Chipper Cash et OPay ont été à la première ligne de cette transformation en Afrique, offrant à des millions de personnes des services tels que les paiements numériques de factures, les prêts et même une plateforme de vente numérique pendant la pandémie, tout en naviguant un environnement réglementaire complexe. Ces entreprises ont rendu accessibles des transferts fiables d'argent en dollars américains entre les États-Unis, le Royaume-Uni et différents pays africains.
Le potentiel de croissance reste immense, car des millions de personnes ne sont toujours pas bancarisées ou encore sous-utilisent les services bancaires dans la région.
En effet, malgré l'évolution rapide du paysage de la finance numérique, la fintech n'a pas encore gagné la confiance de la majorité du public africain par rapport aux institutions financières plus établies.
Alors que les banques établies bénéficient du facteur de la confiance du public, selon le rapport African Banker The African Digital Banking Transformation 2023, seulement environ un quart des banques africaines interrogées ont dépensé plus de 3 millions de dollars sur la transition numérique, bien qu'elles reconnaissent l'importance de la technologie dans le secteur. De plus, 40 % de ces répondants considèrent les entreprises fintech comme une menace.
En combinant leurs forces, les banques traditionnelles et les entreprises fintech ont le potentiel d'accélérer l'inclusion financière.
EZO – une solution holistique pour l’inclusion financière
EZO se distingue des services financiers existants en apportant les normes bancaires canadiennes élevées au paysage financier de l’Afrique. Alors que de nombreuses plateformes cherchent à perturber la scène bancaire locale, EZO adopte une approche collaborative, travaillant aux côtés des banques locales pour améliorer les services financiers sans créer de perturbations.
L'application EZO offrira une gamme complète de services financiers en un seul endroit — services financiers quotidiens, paiements, transferts, comptes d'épargne, investissements et gestion d'entreprise. Cette intégration facilitera la gestion des besoins financiers des utilisateurs à travers l'Afrique via une seule plateforme accessible.
Notre stratégie distinctive consiste à travailler en étroite collaboration avec les banques locales et les régulateurs. Cette approche garantit que nos services soient adaptés aux besoins régionaux tout en respectant les réglementations locales. Notre engagement envers la collaboration aide à instaurer la confiance et à garantir que nos solutions s'intègrent harmonieusement dans les systèmes financiers existants.
Dans un contexte où les services financiers ont été inégalement distribués, l'approche d'EZO représente un grand pas vers l'accès universel et inclusif aux services bancaires. En répondant à des défis clés tels que les frais de transaction élevés, les offres de services limitées et l'infrastructure inadéquate, EZO est bien positionné pour avoir un impact significatif sur l'inclusion financière en Afrique.
La gamme de produits EZO
- EZO SuperWallet : Cette application financière tout-en-un intègre les paiements, les services financiers de base et les investissements dans une plateforme conviviale. Elle permet aux utilisateurs de gérer efficacement leurs finances, qu'ils effectuent des transactions, épargnent ou investissent dans divers produits financiers.
- EZO Swap : EZO Swap facilite la conversion fluide entre les devises fiduciaires et les cryptomonnaies au sein de la plateforme EZO. Cette fonctionnalité offre une interface simple et conviviale pour des échanges de devises rapides et économiques, répondant aux besoins des utilisateurs qui participent à des activités financières traditionnelles et numériques.
- EZO Pay : EZO Pay permet aux utilisateurs d'envoyer, de recevoir et de payer avec n'importe quelle devise fiduciaire ou encore avec de la cryptomonnaie. Cette fonctionnalité élimine la nécessité de convertir les devises lors de voyages ou de transactions internationales, facilitant ainsi les opérations globales pour les particuliers et les entreprises.
- EZO Earn : EZO Earn offre un accès à des produits d'épargne et d'investissement adaptés à l'appétit pour le risque des utilisateurs. Avec des options pour investir dans des actions fractionnées de sociétés cotées en bourse, EZO Earn propose des opportunités de croissance d’investissements et de protection contre l'inflation.
- EZO Business : EZO Business propose un système de point de vente (PoS) de base qui permet aux entreprises de gérer les paiements, l’inventaire, la comptabilité et les paiements des employés via un smartphone. Cette solution simplifie les opérations commerciales et la gestion financière, réduisant ainsi la nécéssité pour des équipements et d’infrastructure qui sont coûteux.
EZO répondra au besoin de transferts d'argent internationaux efficaces avec la sécurité au cœur de son approche. L'application prend en charge les transactions mondiales sécurisées et simples, facilitant l'envoi et la réception d'argent à travers les frontières.
Cet accent mis sur les envois de fonds apporte une valeur significative, notamment pour les particuliers et les entreprises qui doivent gérer des paiements internationaux.
Le déficit dans l'accès aux services bancaires en Afrique souligne la nécessité de solutions innovantes pour combler cette division et offrir des services financiers complets aux populations mal desservies, en particulier celles des zones rurales et éloignées.
L'application financière tout-en-un d'EZO proposera une solution complète, intégrant une large gamme de services et travaillant en partenariat avec les banques locales et les parties prenantes pour améliorer l'inclusion financière et soutenir le développement économique.
Écrit par Krish Asher